Numéro 2013_48

Confondre avant et cause peut nuire à la santé

Quand une maladie nous touche, nous avons tous le réflexe de rechercher ce qui a précédé le début des symptômes et pourrait en être la cause. Par exemple, avoir une gastroentérite peu après une dégustation d’huîtres fait accuser les huîtres. Autre exemple, beaucoup plus dramatique, les victimes de sclérose en plaque vaccinées contre l’hépatite virale B ont incriminé le vaccin.

Ces réflexes accusateurs reposent sur une idée pertinente : une cause doit précéder sa conséquence. Cependant, l’antériorité de la cause sur la conséquence ne suffit pas à transformer un suspect en coupable. Ainsi :
- chaque année, les rotavirus provoquent une épidémie de gastroentérite juste avant ou juste après la fin de l’année. Quand l’épidémie survient après les réveillons, les huîtres sont souvent mises en cause. Quand l’épidémie précède Noël, personne n’accuse les huîtres. Dans les deux cas, les huîtres n’y sont pour rien.
- la sclérose en plaque est aussi fréquente chez les vaccinés et les non vaccinés contre l’hépatite virale B. Le vaccin n’est pas responsable de la sclérose en plaque.

La sclérose en plaque est une maladie lourde pour ceux qui en sont atteints et pour leurs proches. Cependant, accuser à tort a des conséquences. La méfiance (injustifiée) vis-à-vis du vaccin contre l’hépatite B empêche de se protéger contre ce virus. En lui laissant le champ libre, on favorise les infections qu’il provoque, avec leur cortège de séquelles graves : cirrhose et cancer du foie, souvent mortels et toujours dramatiques.

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